Vie (Source CTHS) :
Eugène Derrien est un professeur de chimie biologique et médicale.
Eugène Derrien effectue ses études secondaires à Alger. Durant sa carrière, il fréquente le professeur Ville, dont Eugène Derrien devient préparateur et reste, jusqu'à la mort du professeur, en 1915, le fidèle disciple et collaborateur. Il a également pour collaborateur le professeur Pouchet, Brissemoret, Mestrezat, Gaston et Marthe Giraud, Economos ; plus tard avec Fontès, Fabre, Lang, Puech, Cristol, Monnier, Yvon Derrien, son élève Pech.
En 1890, il rejoint la faculté des sciences de Montpellier où il étudie la chimie générale. Dès la première années, il intègre un laboratoire. En1891, il débute des études médicales. En parallèle, il mène des recherches de chimie biologique sous la direction du professeur Ville, alors l'un des spécialistes de la spectroscopie sanguine. Licencié en 1903, il soutient en 1906 sa thèse de doctorat en médecine sur la méthémoglobine. Il arrive à Paris en 1906 où il prépare l’agrégation. Par ailleurs, il travaille dans le laboratoire de pharmacologie du professeur Pouchet. En 1907, il obtient l’agrégation. De retour à Montpellier, il occupe les doubles fonctions d'agrégé chargé d'enseignement à la Faculté et de chef de laboratoire de chimie des cliniques de la Faculté de Médecine à l'Hôpital Suburbain, jusqu’en 1914. Il prend une place importante dans le laboratoire de Ville où il effectue une partie de ses recherches personnelles sur la chimie biologique de la pourpre. Durant la guerre, il travaille pour les armées avec des études sur la javellisation des eaux d'alimentation, sur les masques protecteurs, sur les faux ictères picriques. Il donne également de nombreuses conférences, soit pour les combattants, soit pour la population civile avoisinant le front. En mars 1916, il est appelé à Montpellier pour enseigner suite à la mort de Ville. En parallèle, il poursuit la collaboration avec l’armée en dirigeant le service d'analyses chimiques médico-militaires du Service de Santé de la 16e région. A la fin de la guerre il est nommé professeur de chimie biologique à la Faculté de Médecine de Montpellier où il succède à son maître Ville. Entre 1920 et 1922, il est doyen de cette Faculté mais ne parvenant pas à obtenir la majorité, il démissionne rapidement. Après cet abandon, il réorganise son service d'analyses chimiques médico-militaires. Lors de la célébration du centenaire de Pasteur en 1922, il prononce une conférence sur cet homme et sur la chimie biologique. Outre ses connaissances en chimie biologique, Eugène Derrien maîtrise cinq langues vivantes et possède une solide culture littéraire.
Les recherches scientifiques d'Eugène Derrien sont nombreuses. Il commence par étudier les photo-dérivés (pinacones) de la benzophénone et de l'acétophénone. Par la suite, il poursuit une étude sur l'albumine de Bence Jones et une étude sur les réactions caractéristiques de la digitaline, en collaboration avec son ami Brissemoret. En collaboration avec la professeur Ville et effectue des recherches variées de chimie biologique, à la fois sur les pigments sanguins et sur des sujets nouveaux. Il réalise d’importants travaux d'analyse pathologique à l’hôpital Suburbain. Pour finir, il étudie les porphyrines durant les dix dernières années de sa vie.
Il s'est fait connaître par d'importants travaux, en particulier par ses recherches sur les matières colorantes du sang et par ses études sur la chimie physio-pathologique du liquide céphalo-rachidien. Il laisse un Précis de chimie biologique.
Eugène Derrien est élu correspondant national de l'Académie de médecine pour la division des sciences biologiques le 3 mars 1925. Il est aussi correspondant de la Société de Biologie et membre de la Société chimique de France