23 mars 1909 Beaulieu-sur-mer, 4 septembre 1994 Montpellier
Marcelin GODARD est né le 22 mars 1909 à Beaulieu-sur-mer, dans une famille d’agriculteurs de condition modeste de la région d’Abbeville. Son père eut une évolution professionnelle remarquable : initialement ouvrier agricole et horticole, il finira architecte paysagiste. Il a créé de nombreux jardins sur la Côte d’Azur, travaillé sur le jardin municipal d’Ajaccio, après avoir exercé ses talents au Jardin du Luxembourg et s’être installé à Nice.
Marcelin fait de brillantes études au lycée Masséna. Il est à la fois littéraire et scientifique. Il est destiné a priori à préparer les concours de Polytechnique et/ou de Normale Sup, mais il préfère celui de l’Institut National d’Agronomie, auquel il réussit dès la première année en 1928. Après son service militaire, quelques stages et quelques diplômes supplémentaires en agriculture, chimie et physique du globe, il projette de créer une entreprise dans le domaine agro-alimentaire, mais la crise économique de l’époque l’en dissuade et il s’oriente vers la recherche agronomique. En 1937 il est nommé chef de travaux à la Station Centrale de Bioclimatologie de Versailles. Il s’intéresse à la météorologie, à la climatologie, à l’écologie mais surtout à la bioclimatologie agricole.
Mobilisé en 1939 comme lieutenant, il est fait prisonnier en 1940, d’abord à Nuremberg, puis en Pologne. Il souffre énormément moralement et physiquement par suite de dénutrition. Il est rapatrié au Val de Grâce en 1942. En 1943, il reprend ses fonctions à la Station Centrale de Climatologie. A la fin de la guerre, en 1945-1946, il réussit au concours de directeur de recherche à l’INRA et celui de directeur de la Station de Bioclimatologie Agricole de Montpellier, dite Station de Bel Air, chemin de la Paillade, devenu rue d’Alco.
Dès 1946, il enseigne la physique du globe à l’INRA. De 1947 à 1961, il est chargé de cours à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier. Il y enseigne la bioclimatologie, enseignement ainsi dénommé pour la première fois. De 1962 jusqu’à 1973, date de son départ à la retraite, il enseigne l’Ecologie à la Faculté des Sciences.
Sur le plan de la recherche, il s’intéresse en physique à l’actinométrie (mesure des radiations solaires), en biologie et bioclimatologie à l’influence du climat sur le développement des plantes (betteraves sucrières, œillette, maïs), à l’incidence de l’habitat des plantes, à leur transpiration. Il en résulte plusieurs comptes rendus à l’Académie. Rigueur, don de l’observation, curiosité d’esprit et exigence caractérisent son travail.
A sa retraite, il est nommé directeur de recherche honoraire à l’INRA. Dès 1937 il est membre de la Commission Internationale Météorologique Agricole. Il se voit décerner le prix Langlen de l’Académie d’Agriculture de France. Chevalier de la Légion d’Honneur, officier du Mérite Agricole et des Palmes Académiques, il est élu à l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier en 1962. De 1965 à 1970, il est secrétaire de la section des Sciences. Après son départ de Montpellier, il devient membre honoraire et décède le 4 septembre 1994.
En premières noces, MARCELIN Godard s’est marié avec Marthe Riton, artiste, musicienne et de santé fragile. Leur fils, Jean-Claude, fera leur joie en rentrant à Polytechnique, d’où il sort dans le corps des télécommunications. Marthe décède en 1982. Marcelin se remariera ultérieurement avec Marie-Thérèse, avec qui il quittera Montpellier pour Monteux.
Olivier Maisonneuve