Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Robert CORRIU (6-8-1934 | 13-2-2016)

Section : Sciences - Siège : II
Professeur de l'Université Montpellier II, membre de l'Académie des Sciences
Elu(e) à l'Académie en 1997. Départ en 2016.
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     Robert Corriu est né le 8 juin 1934 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). Il est le fils de Michel Corriu, menuisier ébéniste et de Mme, née Emilie Thorrent. Marié le 24 décembre 1958 à Mademoiselle Monique Malé, il a eu deux enfants: Pascal et Catherine.

     Ce catalan d’origine fit de brillantes études secondaires au lycée Arago de Perpignan, puis des études supérieures à la faculté des sciences de Montpellier au sein de laquelle il obtint son doctorat es sciences. D’abord recruté en tant qu’Assistant à Montpellier, il obtint un poste de maître de conférences à Poitiers. Il revint à la faculté des sciences de Montpellier sur un poste de professeur en 1969, faculté dans laquelle il allait effectuer une exceptionnelle carrière d’enseignant chercheur.

 

     Enseignant de chimie passionné, fort apprécié de ses étudiants, il assura brillamment les fonctions de directeur de l’Institut Universitaire de Technologie de Montpellier Nîmes pendant six années et celles de directeur du centre régional universitaire de formation permanente pendant 9 ans. Il fut par ailleurs titulaire de la chaire de chimie à l’Institut Universitaire de France.

     Remarquable chercheur, il a d’abord travaillé dans le grand et complexe domaine de la chimie organo-métallique, puis dans celui du silicium et enfin dans celui des matériaux et plus particulièrement des nano-matériaux. Ses interrogations étaient à la fois simples et ambitieuses : comment s’organise la matière et surtout comment faut-il procéder pour l’organiser. Son laboratoire associé au CNRS est toujours à la pointe de cette recherche.

     Chercheur dans l’âme, les résultats de ses exceptionnels et remarquables travaux scientifiques se sont traduits par d’innombrables publications et communications. Au niveau national il fut lauréat de la Société chimique de France et obtint la médaille d’argent du CNRS.

     Il devint membre de l’académie des Sciences en 1991, membre de l’Institut, membre fondateur de l’académie des technologies, et membre de l’Académie des Sciences et lettres de Montpellier en 1997, académie à laquelle il était très attaché et dont il suivait avec régularité les travaux. Lors du tricentenaire de l’académie montpelliéraine, en 2006, il « délocalisa » une session complète de travail de l’académie nationale dans notre université puis au château de Castries, alors propriété de l’Académie « parisienne ». Le colloque qu’il organisa dans ce contexte sur le thème des apports récents de la science à la médecine fut un immense succès.     

     Au niveau international il devint membre de l’académie polonaise des Sciences, membre de la Royal Society of Chemistry.

     Reconnu au niveau mondial par la qualité et l’originalité de ses travaux il obtint de nombreux prixet distinctions parmi lesquels comment ne pas citer les prix français Sue, Lebel, les prix internationaux comme le Wacker Silicon Award, le prix de la fondation Humbolt, le prix Wittig Grignard, le prix de la Max Planck Society, le prix américain Kipping de l’American Chemical Society.

     C’était un chef d’École exigeant mais qui savait dynamiser ses collaborateurs et ses étudiants par son enthousiasme mais aussi par ses qualités humaines. Son laboratoire, ses amis en sont témoins.

 

     En dehors de ses fonctions d’enseignant et de chercheur, Robert Corriu s’était impliqué dans la gestion de son université en occupant entre autres les fonctions de vice-président du Conseil Scientifique.

     Respecté, écouté par ses collègues chimistes, il fut pendant de nombreuses années leur leader incontesté. Le Pôle Chimie Balard qui se matérialise aujourd’hui lui doit beaucoup : Institut Européen des Membranes, Instituts Mousseron et Gerhardt, Institut de Chimie Séparative de Marcoule, Université, Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier vont désormais bénéficier de conditions de travail exceptionnelles.

     Officier de la Légion d’Honneur et de l’ordre national du Mérite, il était aussi commandeur dans l’ordre des palmes académiques.

     Ce grand serviteur de l’université et de notre académie s’en est allé le 13 février 2016. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                   Jean-Louis Cuq

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