Guy Delande est né à Montpellier en 1942. Il a fait toutes ses études dans cet établissement de la rue de l’Université qui était encore, à cette époque, la Faculté de droit et des Sciences économiques. C’est là que quelques-uns d’entre nous l’ont rencontré pour la première fois. Il a soutenu sa thèse d’État en 1969 sur un sujet très ardu de finance internationale, et ce premier travail de recherche a été salué comme particulièrement brillant. Il est nommé maître-assistant dans cette même faculté en 1972, puis, après l’agrégation de sciences économiques obtenue en 1975, il rejoint comme maître des conférences agrégé la Faculté de droit de Tunis avant de revenir à Montpellier, cette fois comme professeur titulaire, en 1978. Toute sa carrière s’est déroulée au sein de la Faculté de droit et de sciences économiques, puis, après une partition qu’il regrettait, à la Faculté d’économie. Il a accédé à l’éméritat en 2011, après avoir exercé, en plus de ses tâches d’enseignant et de chercheur, diverses responsabilités administratives : il a été en particulier directeur du service de la formation continue à l’Université de Montpellier I et co-directeur de la structure fédérative de recherche « ASMES » associant l’Université de Montpellier au CHU.
Ses nombreuses publications portent sur deux domaines principaux : l’économie et la finance internationale, dans le prolongement de sa thèse ; puis, et de manière de plus en plus prédominante, l’économie de la protection sociale et de la santé. Il a dirigé pendant vingt ans le DESS « Économie et gestion hospitalière privée » (devenu ensuite le Master « Gestion des établissements de santé ») qu'il avait créé. Il était aussi membre du Conseil de surveillance du CHU comme personnalité qualifiée.
Guy Delande était membre de notre Académie depuis 1999. Parrainé par René Baylet, professeur de santé publique, il avait été élu sur le IIIe fauteuil de la section des Lettres laissé vacant par le décès de Marcel Nussy Saint-Saëns. Il a prononcé devant l’Académie un certain nombre de conférences portant sur l’actualité économique, en particulier en 2010, au sujet de la crise des subprimes (« La crise économique est-elle derrière nous ? »), ou sur l’économie de la santé : « Les problèmes du système de santé. Lecture de l’économiste », en 1998 (avant son élection) ; « Réseaux et filières de santé » en 2000 ; « Les évolutions économiques du système de santé:français » en 2003 ; « Quel modèle économique pour la silver economy ? » en 2014. Ce thème de l’économie liée au vieillissement de la population lui tenait particulièrement à coeur ; il y est encore revenu il y a tout juste un an, le 19 mars 2018 : « Évaluation médico-économique du coût de la fin:de vie ».
Sur ce sujet comme sur les autres, il avait des idées très claires, pas forcément conformes à la «doxa» dominante, et il savait les exposer avec beaucoup de conviction et un grand talent pédagogique. Ces qualités expliquent le succès qu’il a toujours rencontré auprès de ses étudiants, depuis longtemps à l’Université et plus récemment au Centre d’Études Supérieures en Économie et Gestion Hospitalière (CESEGH) dont il était vice-président.
Guy Delande était très attaché à l’Académie. Assidu à nos séances dans toute la mesure où ses nombreuses activités le lui permettaient, il avait accepté il y a deux ans la présidence de la section des Lettres. Son décès prématuré nous prive d’un confrère dont nous avons tous apprécié la compétence scientifique et les grandes qualités humaines : sa discrétion, sa courtoisie, sa finesse, sa gentillesse, son humour toujours bienveillant. Mais pour quelques-uns d’entre nous, plus qu’un confrère ou un collègue, c’est surtout un ami que nous venons de perdre. Nous ne l’oublierons pas.
Jean-Marie Carbasse
Président de l’Académie
Le Professeur Guy Delande nous a quittés le 17 mars 2019, à l’âge de 76 ans. Son cursus universitaire fut particulièrement brillant. Licencié ès lettres en sociologie, en 1965, il obtint le titre de Docteur d’État en sciences économiques, en 1969. Professeur agrégé des Universités, il fut en poste à Tunis de 1975 à 1977, puis à Montpellier de 1978 à 2019, où il finit sa carrière avec le titre de Professeur émérite de l’Université de Montpellier. Spécialiste en économie de la santé, en économie de la protection sociale et en évaluation médicoéconomique, il exerça l’essentiel de ses fonctions en tant qu’enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Économiques, aujourd’hui dénommée « Faculté d’Économie ». Il y dirigea une vingtaine de thèses. Quant à ses travaux et publications, leur nombre est particulièrement important en raison de ses compétences et de son vaste champ d’activité, notamment dans le domaine de la gestion et des coûts des établissements publics hospitaliers, qu’ils soient publics ou privés. En ce dernier domaine, une mention particulière doit être faite sur le rôle majeur qu’il a joué en ayant la direction et la responsabilité des diplômes délivrés par le Centre d’Études Supérieures en Économie et Gestion Hospitalière (CESEGH), en partenariat avec l’Université Montpellier I, et ce, depuis la création, en 1989, de cette structure de référence en matière de formation hospitalière. Il est à noter qu’au moment de son décès, il était vice-président du CESEGH, le Président en titre étant le Docteur Max Ponseillé, PDG du groupe OC Santé Montpellier.
Outre ses diverses fonctions au sein de l’Université et du CESEGH ou sa participation à bien d’autres activités dont la liste est longue, il convient également de rappeler que le Professeur Guy Delande a été élu, en 1999, au troisième fauteuil de la section Lettres de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, occupé précédemment par Marcel Nussy-Saint-Saëns, ancien magistrat, et que sa candidature fut soutenue par René Baylet, Professeur de santé publique. Malgré ses nombreuses occupations professionnelles, il s’efforça d’être le plus assidu possible aux séances de l’Académie dont il fut Président de la section Lettres en 2017. On lui doit aussi plusieurs communications. On ne saurait, enfin, passer sous silence le dernier signe de son attachement à l’Académie, lorsque six semaines avant son décès et déjà très éprouvé par la maladie, il avait tenu à être présent à la passation de pouvoir des Secrétaires perpétuels et des Présidents de l’Académie. Avant de clore ce bref hommage à celui qui nous a quittés, qu’il soit permis à l’auteur de ces quelques lignes, qui l’a bien connu en tant que Collègue et Ami, de souligner ses qualités humaines de gentillesse, de discrétion et surtout de fidélité dans l’amitié.
Annie Bidault-Lamboley
Membre Correspondant de l'Académie