Ernest Castan est né à Montpellier le 14 février 1906, 1 rue Carbonnerie, dans un des plus beaux hôtel du XVIIIème siècle acquis par son arrière-grand-père. Il était le second de quatre enfants. Son père, Elie Castan, décoré de la croix de guerre 14-18, mourut très jeune, alors qu’il n’avait que 12 ans. Sa mère, née Marie-Christine Poutingon, était elle-même issue d’une vielle famille de Montpellier, ayant de fortes tradition militaires.
Après des études brillantes au lycée de Montpellier, il poursuit ses études à Paris. Il est reçu à HEC, à Sciences PO et au Concours Diplomatiques. Bon sportif, il réalise sa préparation militaire comme officier de réserve à Saint-Maixent-l’Ecole.
A 28 ans, il embrasse la carrière diplomatique. Son premier poste à l’étranger est à la mission française de New York. Fin 1939, engagé volontaire, il revient en France où jeune capitaine dans l’infanterie de marine il combat avec son unité. Démobilisé il rejoint les Etats Unis d’Amérique, en passant par l’Espagne - où il est temporairement emprisonné -, le Portugal et l’Angleterre. Il soutient le général de Gaule et fait partie, à Washington de la non officielle « Mission de la France Libre ». Il participe, pour la partie française, à de nombreuses négociations dont les accords lend-lease (accord « Prêt bail »), véritable plan Marshall avant la lettre. En 1943 il participe activement à la création du « Conseil français des Approvisionnements en Amérique du Nord » et se trouve impliqué dans la préparation des accords de Bretton Woods organisant le système monétaire mondial autour du dollar, avec rattachement à l’or. En 1947, il est le « Secrétaire Général » de la délégation française, partie prenante du plan Marshall. Il épouse en 1948 Frances Evarts Clark qui apporte au couple un fils, Clark, né d’un premier mariage. Naissent ensuite Marie et Philippe.
Il est alors nommé « Conseiller commercial et financier » à l’Ambassade de France au Mexique. Ernest Castan effectue alors un travail tout à fait remarquable. Il s’implique dans de nombreux projets suivis de réalisations. Il faut citer pour mémoire son rôle, au nom de la France dans: l’installation d’une usine de voitures Renault, l’aide à la construction de raffineries de pétrole et de gaz, la mise en chantier du métro de Mexico, la signature de contrats concernant les aliments pour bétail, les médicaments etc. Il reste en poste 9 ans, soit le triple de la normale. Il est décoré par les autorités mexicaine, à titre exceptionnel pour un étranger, de « l’Ordre des Défenseurs de la république Mexicaine ».
En 1961, il est nommé à l’Ambassade de France en Italie. Là encore son excellent travail en équipe fait merveille. Il participe à l’élaboration de nombreux projets : Consolidation et exécution du projet du tunnel du Mont Blanc, Construction de l’aciérie ILVA de Tarente avec technologie française, Introduction de nombreuses entreprises françaises, etc. Il reste en poste 7 ans !
En 1968, de retour à Paris, au ministère, il occupe le poste prestigieux d’Inspecteur des postes de l’Expansion Economique, avec rang de Ministre Conseiller hors classe. Ce faisant, il a la responsabilité de contrôler la totalité des ambassades dans le monde. Il prend sa retraite à l’âge de 67 ans après une carrière exceptionnelle. Son épouse Françoise, polyglotte, ayant reçu une éducation raffinée, lui apporta un soutien très important au niveau des relations publiques et personnelles.
Les mérites d’Ernest Castan ont été reconnus par 12 décorations, françaises et étrangères, dont certaines prestigieuses : Officier de la Légion d’Honneur; Officier de l’Ordre National du Mérite; Croix du Combattant 39-45; Médaille Commémorative 39-45; Officier du Mérite Commercial; Officier du Mérite Agricole; Commandeur de l’Etoile Noire du Bénin; Commandeur de L’Ouissame Alaouite; Commandeur du Nickan Iftikhar; Grand Officier de l’Aigle Aztèque; Grand Officier de l’Ordre des Défenseurs de la République Mexicaine; Commandeur du Mérite de la République Italienne.
Il s’éteint à Montpellier le 12 février 1994.
Alain Sans