Michel REYNIER est né le 25 Mars 1934, au cœur de la Dordogne, dans le petit village d'Eymet où son père était pharmacien. Une tradition familiale, car le grand-père paternel originaire de Duras était lui-même pharmacien d'officine au mas d' Agenais .

     Michel Reynier était l'ainé de six enfants, trois garçons et trois filles, ses deux frères étant l'un ingénieur des Arts et Métiers  L'autre Agronome  de Montpellier, comme d'ailleurs le grand-père maternel Ingénieur de Grignon.

     Son enfance se déroule dans une ambiance familiale particulièrement chaleureuse, il accomplit ses études primaires dans le village d'Eymet, dans l'une de ces belles écoles animées par les Hussards Noirs de la République. Mais c'est la guerre, et les occupants ne sont jamais loin...

     La première partie de ses études secondaires a lieu en internat chez les Marianistes du Collège Fénelon, à La Rochelle suivie par une deuxième période au Lycée Marianiste Grand Lebrun, à Bordeaux  qui  le conduisent par un parcours animé de nombreux prix d'excellence au bac philo. C'est un sportif accompli, qui pratique le football, le tennis, la voile.

     Après le bac, il rejoint l'école annexe de l'hôpital Maritime de Rochefort, pour préparer la Santé Navale de Bordeaux. Il intègre cette école fameuse à 19 ans, en 1953, major de sa promotion. En 1957, il est Pharmacien Diplômé, lauréat de la Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux, licencié en biochimie, chimie et physiologie générale.

     Sa première affectation au sortir de l'Ecole est au service de Biologie Clinique de l'Hôpital Maritime de Lorient.

     Un an plus tard, en 1959, s'ouvre pour lui une période exceptionnelle, marquée par la rencontre d'un grand maitre, Henri LABORIT dont il va être l'assistant à l'hôpital Boucicaut à Paris et au Centre de Recherche biophysiologique de la Marine, à Toulon, que dirige Laborit. Michel Reynier est l'un de ses proches collaborateurs et contribue au versant biochimique de ses recherches, Jusqu'en 1970

     En 1963, Il épouse Jeanne Giroux, Pharmacien comme lui, dont le père fut professeur puis doyen de la faculté de Pharmacie de Montpellier. Ce dernier fut membre de L'Académie de Montpellier sur le XIIIème fauteuil de la section Sciences de 1967 à 1977. Jeanne Giroux lui donne quatre enfants.

     En 1964, Michel Reynier rejoint à Stockholm le laboratoire du Karolinska dirigé par Hugo Theorell, Prix Nobel de Médecine en 1955 pour ses travaux sur les enzymes.

     Il y passe deux ans, et travaille essentiellement sur les déshydrogénases hépatiques, un de sujets phares de Theorell, avec une abondante production. A son retour en France, il est nommé chef du laboratoire de recherches biophysiologiques de la Marine, à l'Hôpital Ste Anne de Toulon. En 1969, Il soutient sa thèse d'Etat en Sciences dans la spécialité de biochimie.

      En 1970, il rejoint la division de Biophysique du Centre de Recherche du Service de Santé des Armées, (CRSSA), situé à la fois à l'Institut de Biologie Physico chimique de Paris et au Val de Grâce. Ce laboratoire est à l'époque dirigé par Pierre Douzou, originaire de Millau, brillant physico-chimiste, qui sera membre de l'Académie des Sciences, Sous-Directeur du Muséum, Membre de l'Académie de Pharmacie, et Directeur Général de l' INRA.

     En 1972, Michel Reynier quitte le CRSSA, avec le grade de Lieutenant-Colonel, le laboratoire dont on lui avait promis la direction au Val de Grace n'ayant pas été créé.

     Alors commence une deuxième partie de sa carrière, dans le secteur privé, plus précisément dans l'industrie pharmaceutique.  De 1972 à 1976, il dirige les services de recherche pharmacologiques et toxicologiques des Laboratoires Roger Bellon, à Alfortville. 

     En 1976, il est promu directeur général et pharmacien responsable de l'Institut de Biopharmacie de Rhône-Poulenc, à Antony.

     En 1984, Il devient directeur à la Direction Générale R&D de Rhône Poulenc Santé, à Courbevoie.

     Enfin, entre 85 et 90, année où il prendra sa retraite, il assure la direction pharmaceutique du Laboratoire Roger Bellon, à Neuilly, là où il avait débuté cette seconde carrière.

     Il retourne alors vivre à Montpellier, ou sa famille s'était installée depuis 1984 ;

     Il n'a jamais perdu le contact avec son Maitre Laborit, qui  fatigué, lui demande d'assurer la supervision de son laboratoire privé de Boucicaut,  ce qu'il assurera à titre bénévole jusqu'en 1995, année du décès de Laborit, et  fin de validité des brevets qui en assuraient le financement .

     Parallèlement, depuis 1991, il accepte les propositions d'un important groupe pharmaceutique Marocain, à Casablanca.  Pendant près de 20 ans, il va assurer le développement de ce laboratoire, en coordonnant les travaux des équipes galéniques, analytiques et médicales et établir une coopération fructueuse entre la Faculté de Pharmacie de Montpellier et les équipes marocaines.

     En particulier, deux brevets seront déposés concernant un antispasmodique et un anti-inflammatoire qui seront utilisés avec succès.

     Les travaux de Michel Reynier ont donné lieu à plus de cent publications scientifiques, se situant d'une part dans le domaine de la recherche fondamentale, en biochimie et pharmacologie, d'autre part dans le domaine des applications pharmaceutiques, correspondant en fait aux deux versants de sa carrière.