La succession académique des Puech est la suivante :
Paul-Justin (1863-1917) père de :
Albert (1895-1978) père de :
Paul-Charles (1925-2018)
Travaux voir BNF :
https://data.bnf.fr/fr/10370371/paul_puech/
Extrait de l'hommage donné par le président de l'Académie Récanié-Laurens à l'occasion de sa disparition (1918) :
Né le 12 décembre 1863 à Nîmes, où son père, docteur en renom, s'était adonné avec le plus brillant succès à la spécialité qu'il devait plus tard choisir lui-même, Puech, après d'excellentes études au Lycée de cette ville, vint suivre les cours de notre Faculté de Médecine. Ce qu'il fut comme étudiant, on ne saurait l'oublier, et cette période de sa vie permettait déjà de présager l'avenir qui lui était réservé.
Externe des hôpitaux en 1884, reçu deux ans plus tard au cours d'internat, lauréat des hôpitaux, il obtenait en 1888 une trousse d'honneur et en 1890 la médaille d'or ; aide d'anatomie en 1865, lauréat de la ville de Montpellier et du Prix Bouisson, il couronnait sa scolarité par une thèse remarquable sur un cas de malformation congénitale. Il fut ensuite nommé au concours chef de clinique à la Faculté de Montpellier et, sous la direction de l'éminent Professeur Grynfeitt, ce maître regretté, qu'il devait suppléer plus tard avec M. le Professeur Vallois, en suivant l'un et l'autre ses traditions d'habileté opératoire, il se consacra entièrement à l'étude de l'obstétrique et de la gynécologie, qui n'eurent bientôt plus de secrets pour lui.
Il publia à cette époque, dans Montpellier médical, d’intéressants mémoires sur le raccourcissement des ligaments ronds, sur les déchirures périnéales et leur traitement, sur le bassin cyphotique, et il apporta également sa précieuse collaboration, à la Société obstétricale de France, dont il fut membre fondateur, comme aux Nouvelles Archives d'Obstétrique et de Gynécologie, et aussi à la Société de Médecine et de Chirurgie pratique de Montpellier, dont il était le secrétaire.
Admis au concours d'agrégation en 1895, dans des conditions exceptionnellement brillantes, et nommé professeur par décret du 13 décembre 1907, il forma, par son enseignement essentiellement pratique, de nombreuses générations d'étudiants, attirés autour de la chaire de leur maître, qui était en même temps leur ami, par son érudition profonde, jointe à une facilité naturelle d'élocution et à une clarté d'exposition qui donnaient à cet enseignement « si imagé et si vivant », ainsi qu'on l'a justement qualifié, un caractère bien personnel et un attrait tout particulier. Mais le Professeur, Puech, dont l'activité d'esprit était vraiment prodigieuse, ne se bornait pas à l'enseignement oral et à l'exercice, devenu de plus en plus absorbant, de sa profession auprès de son importante clientèle : il trouvait encore le temps d'écrire d'intéressants mémoires, disséminés dans des journaux divers, Annales de Gynécologie, Gazette des Hôpitaux, Montpellier médical, comptes rendus des Sociétés savantes, mémoires qui ont été réunis en un volume de 466 pages paru en 1905, véritable monument de science et de pratique médicales qui fait autorité en matière d'obstétrique et de gynécologie, de même que les articles publiés par lui dans le livre d'accouchements du Professeur Bar.
Dans le discours si émouvant et si complet de M. le Professeur Vallois [lors du décès], il a été également fait mention de plusieurs autres mémoires d'un très haut intérêt parus dans la Revue de Gynécologie et de Chirurgie abdominale, et j'ai d'autant plus à coeur de les rappeler ici qu'ils ont été publiés avec la collaboration de deux membres de l'Académie : le premier, en 1899, avec la collaboration de M. le Professeur Estor, « sur les plaies pénétrantes de l'utérus gravide », le second, avec la même collaboration, en 1900, « sur les résultats du traitement chirurgical du cancer des ovaires », mémoire couronné par l'Académie de Médecine, qui a décerné aux auteurs le Prix Daudet; le troisième, en collaboration avec M. le Professeur de Rouville, « sur les effets des injections intrarachidiennes de cocaïne chez la parturiente ». Parmi les derniers travaux de notre regretté collègue, qui avait été choisi comme président de la Réunion obstétricale de Montpellier, filiale de la Société d'Obstétrique de Paris, on a cité aussi sa nouvelle contribution à la troisième édition de la Pratique de l'Art des Accouchements, en collaboration avec Lequeux, et un rapport intitulé : « Tumeurs de l'ovaire et grossesse », en collaboration avec Vanverts, présenté au Congrès de Gynécologie de Lille, en 1913, et qui retint particulièrement l'attention du monde savant.
Telle fut, bien imparfaitement retracée avec une incompétence dont je m'excuse, la vie scientifique et professionnelle de notre regretté collègue, et l'on peut dire que, malgré sa brièveté, elle fut exceptionnellement laborieuse et féconde. Je n'aurai garde d'oublier que, malgré son labeur acharné, M. le Professeur Paul Puech, fin lettré, et membre depuis longtemps de notre Compagnie, assistait à nos séances aussi souvent que le lui permettaient ses occupations professionnelles et les soins qu'il prodiguait à une clientèle où son dévouement et son habileté opératoire avaient sauvé tant d'existences, assuré par un cher et gracieux entourage le bonheur de tant de foyers, et qui lui était fidèlement attachée. Il voulait bien nous donner parfois d'intéressantes communications étrangères à son art, et nous avons tous gardé le souvenir de l'une des dernières, relative à la légende de la Bête du Gévaudan, qui fut particulièrement goûtée de son auditoire.
Sa mort prématurée laisse un grand vide parmi nous. Ce n'est pas sans une profonde tristesse que nous avons vu disparaître en quelques heures ce collègue aimé de tous qui, par la droiture de sa conscience, la dignité de sa vie, sa nature expansive et vibrante, son dévouement à ses amis, avait su mériter la haute estime et la véritable affection de tous ceux qui l'avaient connu. De longs jours et des jours heureux semblaient encore réservés à celui pour qui la vie n'avait jamais eu que des sourires et qui souriait lui-même à la vie ! Tout récemment, il avait eu l'orgueil et la joie de voir l'aîné de ses fils, médecin sous-aide-major aux armées, décoré de la Croix de guerre sur le champ de bataille, au cours de cette sanglante période de notre histoire dont les angoisses incessantes éteignaient douloureusement son cœur de père jusqu'à le briser... ; elles ont certainement contribué pour une large part à hâter sa fin. Il envisageait cependant, non sans préoccupation, mais avec une ferme confiance, les destinées de la Patrie.