Hubert Bonnet est né le 22 mai 1923 à Paris un peu par hasard, son père étant fonctionnaire aux P.T.T. En effet sa famille est originaire du Quercy, de la vallée du Lot autour de Cahors. Du fait du métier de son père, il connut plusieurs villes. Il fit ses études secondaires à Bordeaux chez les jésuites à Saint Joseph de Tivoli puis à Nîmes au collège de l’Assomption. Brillant élève, il est reçu au Baccalauréat avec la mention bien en 1941. C’est aussi un sportif, champion d’athlétisme du Languedoc Roussillon. Du fait de la guerre, il lui est impossible de s’inscrire aux cours préparatoires des grandes écoles ce qui était sa vocation première. Il choisit alors la médecine. Puis, ce seront les chantiers de jeunesse et les services de santé de l’armée. A la libération en 1945, il est démobilisé et poursuit ses études de médecine. En 1951 il réussit le concours de l’externat puis celui de l’internat des hôpitaux de Montpellier. Son orientation pédiatrique se précise lors de son passage dans le service du professeur Chaptal. En 1955, il obtient une bourse d’études et effectue un séjour au Boston Children’s Hospital de l’Université de Harvard dans le service d’endocrinologie infantile du docteur Criggler. A son retour en France, il devient Chef de Clinique dans le service des maladies des enfants et d’hygiène du premier âge du professeur Chaptal. En 1958, il soutient sa thèse de doctorat qui a pour sujet : L’hyperplasie des surrénales. Assistant des hôpitaux, Attaché de recherche au C.N.R.S., il exerce pendant quelques années la pédiatrie en ville à Montpellier. En 1961, il est nommé Professeur agrégé en médecine section pédiatrique, médecin des hôpitaux. Il devient alors le collaborateur, l’agrégé du professeur Chaptal puis du professeur Jean qui remplace le professeur Chaptal quand celui-ci part à la retraite. Le service de pédiatrie est alors situé au cinquième étage de l’hôpital Saint-Charles. En 1970, Hubert Bonnet acquiert le titre de Professeur titulaire puis, en 1971, la fonction de Chef de service. En 1979 Hubert Bonnet crée le service de Pédiatrie Néonatale, Réanimation et Conseil Génétique. C’est l’œuvre de sa vie… Pour cela, il s’installe au rez-de-chaussée de l’hôpital Saint-Charles dans un service flambant neuf : le service de Néonatalogie. Cette nouvelle spécialité a pour finalité tout ce qui se situe autour de la naissance. Elle bénéficie des progrès de la réanimation postnatale et des découvertes de la génétique. H Bonnet est donc amené à coordonner un réseau qui va de la maternité aux différents laboratoires de génétique. Citons parmi ses correspondants et collaborateurs, le professeur Jean-Louis Viala gynécologue-obstétricien, le docteur Françoise Montoya et le docteur Pierre Sarda qui poursuivra son œuvre. N’oublions pas non plus le radiologue Jean-Louis Ferran qui fut son correspondant en imagerie pédiatrique. Durant dix ans, H. Bonnet développera la Néonatologie et le conseil génétique, spécialités qui ont de fortes implications déontologiques et sociales. De 1989 à 1992, H. Bonnet est admis au consultanat, puis c’est la retraite définitive. Il n’exercera pas dans le nouvel Hôpital mère-enfant qui se situe dans l’établissement qui porte le nom d’un célèbre médecin montpelliérain du moyen-âge : Arnaud de Villeneuve et qui regroupe la presque totalité des services et laboratoires de sa spécialité.
L’âge de la retraite n’est pas pour H.Bonnet le temps de l’oisiveté. Il publie en 1992 chez Sauramps une magnifique Histoire de la Faculté de médecine de Montpellier. A travers la société d’histoire de la médecine et de nombreuses manifestations culturelles, il enrichit notre patrimoine.
Reçu en 1995 à l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier il participa activement aux travaux de cette docte institution. Bibliothécaire avec A. Thévenet, il participa au classement et informatisation des actes de l’Académie depuis sa création. Cet énorme travail permit de faire entrer les archives de l’Académie dans la modernité. Il se traduisit par la publication de "l’histoire de l’Académie, de 1846 à nos jours".
Après une vie bien remplie, H. Bonnet s’est éteint en 2008 à l’âge de 85 ans.
Jean-Paul Senac