Identifié d’abord dans notre académie comme « Pierre Boutaric », il est apparu progressivement qu’il s’agissait bien d’« Augustin Boutaric », physicien connu. Différents éléments le prouvent.
Augustin Boutaric naît le 12 août 1885 au mas de Lacroix, sur la commune de Béduer dans le Lot, où son père Léopold est instituteur. Il hérite de la vocation paternelle et est reçu premier à l’agrégation de physique en 1908. Après un passage de trois ans au lycée de Pau, puis à la faculté des sciences de Montpellier jusqu’en 1919, il est nommé Chargé de cours à la faculté des sciences de Dijon, puis professeur en juillet 1921. Il restera Dijonnais jusqu’à la fin de sa vie.
Physicien de grande renommée, il écrit de nombreux ouvrages, signe des articles dans diverses revues scientifiques, la collection Que sais-je ? ou Les Mémoires de l’académie de Dijon dont il est membre. Enseignant dévoué et chercheur infatigable, il déborde d’énergie. Pourtant, depuis 1919, il est aveugle. Après avoir été mobilisé le 8 février 1919 (date douteuse !), il est affecté au laboratoire d’études chimiques de guerre où il travaille sur les gaz toxiques asphyxiants. Là, une intoxication lui cause la perte à peu près totale de la vue. Pensionné à 95 %, il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 3 novembre 1923.
Pendant l’Occupation allemande, à l’époque où “les murs ont des oreilles”, il oublie parfois toute prudence en commentant favorablement quelques positions de Pétain. Quand il surprend une étudiante dans son bureau à la recherche des sujets de l’agrégation, il ne pense pas que celle-ci voudra se venger. C’est ce qu’elle fait à la Libération en l’accusant de collaboration. L’affaire Boutaric secoue l’intelligentsia dijonnaise. Des personnalités comme le chanoine Kir ou le directeur de l’école de garçons de la Maladière, Max Couhier, prennent sa défense contre ses adversaires motivés, pour la plupart, par la jalousie… d’un infirme. Lavé de tout soupçon lors de son procès, il meurt peu après, en pleine activité, le 31 mars 1949.
Source : site web « Le bien public » de Dijon
https://www.bienpublic.com/grand-dijon/2012/02/15/augustin-boutaric-victime-des-deux-guerres
Une rue porte son nom à Dijon.
Ce physicien est l’auteur de très nombreux ouvrages dont la BNF donne la liste :
https://data.bnf.fr/fr/ark:/12148/cb121772009
Augustin Boutaric séjourna à Montpellier entre 1910 et 1919. Mais il n’eut guère la possibilité de siéger à l’académie bien qu’élu en 1916. En effet, les textes reproduits indiquent qu’il fut mobilisé pendant la guerre. C’est pourquoi il ne nous laissa pas de textes de conférences malgré son abondante production scientifique.