Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Augustin BOUTARIC (12-8-1885 | 31-3-1949)

Section : Sciences - Siège : VIII
Préparateur de physique à la Faculté des Sciences de Montpellier puis professeur à la faculté de Dijon
Elu(e) à l'Académie en 1916. Départ en 1919.
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    Identifié d’abord dans notre académie comme « Pierre Boutaric », il est apparu progressivement qu’il s’agissait d’« Augustin Maurice Arsène Boutaric », physicien connu.  Différents éléments le prouvent.

     Augustin Boutaric naît le 12 août 1885 au mas de Lacroix, sur la commune de Béduer dans le Lot, où son père Léopold est instituteur. Il hérite de la vocation paternelle et est reçu premier à l’agrégation de physique en 1908. Passage de trois ans comme professeur au lycée de Pau (2/10/1908-10/12/1911). En plus, il est nommé préparateur à la faculté des Sciences de Montpellier  dès le 10/12/1910. Après avoir été mobilisé le 8 février 1915, il est affecté d’abord au Laboratoire de radiologie de l’Armée puis au Laboratoire d’études chimiques de guerre (mai 1917-avril 1918). Là, il travaille sur les gaz toxiques asphyxiants. Un accident de laboratoire, fait qu’il perd à peu près totalement la vue. Pensionné à 95 %, il sera fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1923.

Peu après la fin de la guerre, il est nommé Chargé de cours à la faculté des sciences de Dijon (1/11/1919) puis professeur sans chaire en juillet 1921. Il restera dijonnais jusqu’à la fin de sa vie.

Son élection à l’académie de Montpellier est un peu surprenante. Elle est intervenue alors même qu’il était mobilisé. Ce fut peut-être pour l’encourager. On espérait sans doute le récupérer à la sortie du conflit mais cela été vrai seulement pour une très courte période puisque, dès le 1er novembre 1919, il fut nommé à Dijon. Dans ces conditions, il n’a pas eu le temps de laisser de textes de conférences à l’Académie de Montpellier malgré son abondante production scientifique.

     Physicien de grande renommée, il écrivit de nombreux ouvrages, signa des articles dans diverses revues scientifiques (collection Que sais-je ?) et Mémoires de l’académie de Dijon dont il fut membre. Enseignant dévoué et chercheur infatigable, il déborda d’énergie.

     Pendant l’Occupation allemande, à l’époque où “les murs ont des oreilles”, il oublie parfois toute prudence en commentant favorablement quelques positions de Pétain. Quand il surprend une étudiante dans son bureau à la recherche des sujets de l’agrégation, il ne pense pas que celle-ci voudra se venger. C’est ce qu’elle fait à la Libération en l’accusant de collaboration. L’affaire Boutaric secoue l’intelligentsia dijonnaise. Des personnalités comme le chanoine Kir ou le directeur de l’école de garçons de la Maladière, Max Couhier, prennent sa défense contre ses adversaires motivés, pour la plupart, par la jalousie… d’un infirme. Lavé de tout soupçon lors de son procès, il meurt peu après, en pleine activité, le 31 mars 1949.

     Source : site web « Le bien public » de Dijon et documents administratifs de l’Armée retrouvés grâce à l’entremise d’Elrick Irastorza.

https://www.bienpublic.com/grand-dijon/2012/02/15/augustin-boutaric-victime-des-deux-guerres

     Une rue porte son nom à Dijon.

     Ce physicien est l’auteur de très nombreux ouvrages dont la BNF donne la liste :

https://data.bnf.fr/fr/ark:/12148/cb121772009

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