Henri Vidal est né le 27 août 1925, à Béziers, et c’est dans cette ville qu’il a passé ses jeunes années, dans une famille catholique et très unie. Il effectue sa scolarité secondaire chez les Frères des écoles chrétiennes. Après son baccalauréat, il part à Montpellier pour poursuivre des études supérieures, et vit alors chez Monseigneur Raffit, son oncle, le très célèbre archiprêtre de la cathédrale: il approfondit là sa foi et sa réflexion morale, ainsi que sa rigueur intellectuelle et son attachement aux valeurs que porte l’Eglise. Il commence des études de lettres puis bifurque vers le droit : il obtient en 1951 le grade de docteur en droit, après avoir soutenu une thèse sur “le pouvoir épiscopal à Béziers à la veille de la croisade albigeoise” qui témoigne de son intérêt précoce pour l’histoire du moyen-âge et notamment l’étude des institutions de l’Eglise romaine.
La même année, Henri Vidal passe avec succès le concours de recrutement des inspecteurs du travail dans les colonies: il est affecté à Bamako où il reste une année. En 1952, il réussit le concours de chef de cabinet de préfet, et il exerce alors en cette qualité auprès du préfet de Tarbes (de 1952 à 1955) puis de Perpignan (de 1955 à 1958). Il devient alors sous-préfet à Castellane (de 1958 à 1960) puis à Lodève (de 1960 à 1966). Son évolution professionnelle semble le promettre à une carrière préfectorale, mais il va pourtant, alors qu’il a passé la quarantaine, se réorienter vers une carrière universitaire.
Tout en exerçant ses fonctions administratives, Henri Vidal avait continué à se passionner pour l’histoire et il avait notamment publié des articles sur la cathédrale de Lodève et son célèbre évêque Saint Fulcran. En 1965, alors qu’il est toujours sous-préfet, il décide de préparer l’agrégation de droit dans l’objectif de devenir professeur en université. Il devient agrégé et est nommé en 1966 maître de conférences à la faculté de droit et de sciences économiques de Madagascar. Il y restera cinq années, au cours desquelles il fera des recherches et publiera sur le droit et l’histoire malgaches. Il est promu professeur en 1970.
En 1971, Henri Vidal est nommé à la faculté de droit de Montpellier, où il terminera sa carrière en 1991. Il est alors un professeur respecté, qui considère qu’il doit non seulement transmettre des connaissances solides mais aussi former à la rigueur intellectuelle et au respect de valeurs morales fortes. Ses recherches et ses publications portent alors d’une part sur l’histoire de l’Eglise et du droit canonique, et d’autre part sur l’histoire du Languedoc et plus particulièrement de la seigneurie de Montpellier au moyen-âge. C’est sans doute dans ce dernier domaine qu’il produit son œuvre essentielle, fondée sur la mise en question des idées reçues et des contre-vérités historiques et sur l’examen minutieux des sources authentiques. De 1982 à 2008, il publie en effet une quinzaine d’articles qui portent sur la création de Montpellier en 985 et son évolution sous la dynastie des Guilhem (du XIème au XIIIème siècles), qui ont été réunis dans un ouvrage posthume en 2012.
Marié et père de quatre enfants, Henri Vidal avait une passion pour les orgues et la musique, et il a publié plusieurs articles sur ce sujet. Il a été membre de la Société archéologique de Montpellier. Elu à l’Académie des sciences et lettres de Montpellier en 1974, il en a été le secrétaire perpétuel de 1988 à 1998. Il y a occupé le XVIIIème fauteuil de la section des lettres jusqu’à sa mort le 6 mars 2012.
Christian Nique