Jean-Louis Rieusset est né le 24 octobre 1922. Il est mort le vendredi 28 novembre 2014.
Il passe son enfance au Bosquet, une superbe propriété sur les hauts de Montpellier. Elle disparaitra plus tard à cause de l’urbanisation. Il est l’ainé de sept enfants. Il fréquente l’Enclos Saint-François où il est élève du père Prévost. Doué pour les études, il prépare Saint-Cyr. Il réussit le concours en juin 1941 à Aix-en-Provence où l’Ecole a été déplacée à cause de la guerre. Il fait sa première année, puis passe en seconde année avec des notes qui le placent dans les tous premiers de la promotion. Survient l’occupation de la zone Libre en novembre 1942. L’Ecole est fermée. Les élèves doivent se reclasser dans les chantiers de jeunesse ou dans des services publics.
Jean-Louis s’embauche à la SNCF ce qui lui vaut d’être affecté en Allemagne au service de la Deutsche Reichbahn. S’il n’y va pas, son cadet sera pris à sa place. Il n’a pas le choix et part en juin 1943. En Silésie, il apprend l’allemand. Il tente de s’évader, est repris et refuse de collaborer. Il est donc affecté dans le froid, dehors et par tous les temps aux tâches les plus rudes : chargement à la pelle des tenders de charbon et accrochage des wagons entre eux. Quand l’Allemagne est tout près d’être vaincue, les cheminots travaillent dans les gares de triage sous des pluies de bombes alliées. Il en réchappe par miracle. Quand il rentre en France, à la Libération, sa santé est chancelante. L’armée ne le reprend pas.
Mais, en même temps que la préparation à Saint-Cyr, il avait entrepris des Licences de Droit et de Lettres pour se ménager plusieurs voies possibles car sa vocation militaire ne lui semblait pas complètement affirmée. Il reprend donc ses études civiles, les réussit et les complète du diplôme de l’Institut de Préparation aux Affaires. Puis il gravit par le rang et au sein même de la SNCF tous les grades de l’encadrement jusqu’à devenir Ingénieur en Chef et occuper le poste de Directeur Régional Adjoint pour la région méditerranéenne. Il est alors confronté aux autorités politiques, et parfois aux viticulteurs qui barrent les voies. Sur le tard, Jean-Louis est chargé de mission pour la réorganisation de la SNCF.
Il prend sa retraite en 1983. Il accroît alors son implication dans l’équipe diocésaine et dans différentes instances touchant la communauté chrétienne.
Jean-Louis entre à l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier en 1993. Il va vite y apparaitre comme un spécialiste des conférences relatives à l’histoire et à la géographie, illustrées par des diapositives, passés à un rythme si soutenu qu’on aurait dit des films, et agrémentées de musiques et commentaires préenregistrés. On lui doit 21 présentations de ce type, toutes excellentes, dont une quinzaine présentées à l’Académie, les textes des dix dernières étant en ligne sur le présent site WEB.
Pendant ses temps libres, il pratiquait le piano et la peinture.
Il est l’auteur de plusieurs recueils intimistes dont « Poèmes d’exils », écrit en déportation.
Jean-Paul Legros